A Mouans-Sartoux, parole donnée ne veut pas dire promesse tenue

6.320 M² de surfaces de planchers vont être construits en plein cœur du centre-ville sur le site historique du Vieux-Château. Un « espace ouvert » qui s’apprête à subir un véritable bouleversement urbanistique dans les mois qui viennent.

C’est la décision unilatérale prise hier soir par la majorité municipale sans aucune concertation avec les citoyens.

Un véritable passage en force. D’autant qu’il y a un an jour pour jour le Maire avait répondu favorablement à notre demande d’associer très largement la population à la réflexion sur le devenir de ce secteur au travers d’une grande consultation des Mouansois.

« si les discussions devaient se concrétiser, les propositions seront présentées et débattues avec les Mouansois ». Voilà ce à quoi Pierre Aschieri s’était engagé.

Mais la parole donnée ne se transforme pas toujours en promesse tenue et les exemples continuent d’affluer ces derniers temps à Mouans-Sartoux.

Parking du Château : l’illusion du reste à charge zéro et des emplacements réservés pour les Mouansois se dissipe

Coup de tonnerre ce vendredi au détour de la commission d’Appel d’Offres qui devait se prononcer sur le choix des entreprises pour la réalisation des travaux : plus aucune place ne sera réservée aux riverains !

D'ailleurs, le cahier des charges prévoit également que le parc de stationnement soit fermé le soir.

Pourtant au printemps 2017, le Maire réaffirmait encore une fois publiquement aux habitants du village et des quartiers avoisinants réunis pour évoquer les problématiques du secteur en matière de sécurité, de propreté, de circulation et de stationnement… que la capacité du parking du Château allait doubler avec ce projet et même qu’une soixantaine de places leur serait consacrée.

Régies des Eaux : conserver la maîtrise, est-ce réellement possible ?

S’il y a bien un sujet dont il faut se préoccuper, c’est celui de la sauvegarde du « pouvoir d’achat » des Mouansois, au regard des prix pratiqués pour la fourniture d’eau potable et le traitement de l’assainissement sur le territoire de la commune.

Mais passée la présentation assez idyllique esquissée par la municipalité autour de la création de la SEML (Société d’Economie Mixte Locale) « Eaux de Mouans » en vue de contourner le transfert de compétence obligatoire voulu par la Loi NOTRé, il reste de nombreux points à éclaircir…

D’une part, quant aux véritables capacités d’action et de décision dont elle disposera, et d’autre part, sur la place réelle qui sera accordée aux habitants en son sein.

« Billes noires »… Présentent-elles un risque pour la santé ? Le doute demeure…

Au printemps dernier, lors du Débat d’Orientations Budgétaires, j’ai plaidé en faveur du remplacement du gazon synthétique qui recouvre actuellement les deux terrains de football du Stade Alexandre Rebuttato.

Non seulement, parce qu’installé lors de la saison 2004/2005, il a très largement dépassé sa durée d’utilisation (entre 8 et 10 ans selon les professionnels du secteur), mais plus encore, après la parution dans la presse nationale et spécialisée de toute une série d’articles faisant écho à une potentielle toxicité des granulés de caoutchouc issus de la collecte et du recyclage de pneumatiques usagés, répandus sur les revêtements de ce type : les fameuses « billes noires ».

A cette interpellation, porteuse du seul objectif que celui de prémunir les milliers de pratiquants sportifs – et notamment les plus jeunes d’entre eux – d’éventuels risques sanitaires, la majorité avait rétorqué « qu'il faudrait encore patienter… 2019… 2020… » sans véritablement préciser les contours de sa pensée…

Parking du Château : jusqu'où l'entêtement de la municipalité va-t-il nous conduire ?

Vendredi dernier, à l’occasion du Conseil communautaire, j’ai soutenu le choix du Président de la CAPG, en votant la délibération qui autorise désormais l’administration de l'Agglomération du Pays de Grasse à investiguer de manière beaucoup plus précise le coût total des travaux du parking dit du Château, estimé jusque-là, à environ 7 millions d’euros.

Sur un dossier complexe, qui « anime » notre assemblée depuis quatre ans, il a su laisser toutes les voix s’exprimer dont celle du Vice-Président, Gérard Delhomez, Maire de Peymeinade, à qui il faut reconnaitre une intervention éclairante dans bien des domaines.

Je tiens à souligner également, la décision à la hauteur de ses responsabilités prise par Jérôme Viaud, puisqu’elle permet ainsi de conserver le bénéfice des subventions déjà accordées par les partenaires institutionnels dans le cadre de ce projet.

A ce titre, je voudrais dire toute ma reconnaissance au Vice-Président du Conseil Régional, Philippe Tabarot, pour son action déterminante dans l’obtention de celles-ci, au plan régional, mais aussi, au plan européen.

Mais parfois, il arrive qu'intérêt général intercommunal et municipal se télescopent. C’est pourquoi, il appartient dès à présent au Maire de Mouans-Sartoux de faire toute la transparence sur deux éléments extrêmement préoccupants qui sont apparus à la lumière du débat :

  • Le premier élément concerne la charge et le coût de fonctionnement du parking du Château une fois celui-ci construit, qui s’élèverait, selon les chiffres qui ont été avancés, à 230.000€ par an, et seraient supportés exclusivement par la commune de Mouans-Sartoux.
  • Le deuxième élément, c’est celui du portage financier de l’opération. La Municipalité viendrait se substituer à la Communauté d’Agglomération pour souscrire à sa place un emprunt entre 4 et 5 millions d’euros pour les travaux. En contrepartie, cette dernière prévoirait de s’acquitter de 300.000€ par an, pendant vingt ans, auprès de la ville de Mouans-Sartoux…

Nous sommes très éloignés du plan de financement voué aux gémonies, au travers duquel la Majorité de Pierre Aschieri laissait entendre à ceux qui pouvaient encore le croire que l’opération ne couterait pas un seul euro aux Mouansois.

A ce stade, la situation nous impose donc de prendre le recul nécessaire…

Nous disposons actuellement sur le site du projet d’une aire de stationnement fonctionnelle d’environ 120 places. A terme, il y en aurait 240, mais seulement une soixantaine dédiée aux riverains du Village.

Sur le plan municipal, serait-il alors de bon sens d’aggraver encore un peu plus l’endettement communal de plusieurs millions d’euros et d’alourdir de 230.000€ par an les frais de fonctionnement de la Collectivité pour diviser la capacité actuelle de stationnement des Mouansois par deux ?

Posée en ces termes, la réponse à la question semble toute trouvée. A moins qu’il n'y ait d’autres enjeux derrière tout cela… Comme cette fantaisie un peu délirante dans un contexte budgétaire aussi contraint pour les Collectivités locales, qu’est le projet d’extension du musée de « l’Art Concret », qui là encore, court pour plusieurs millions d’euros d’argent public, alors que d'ores et déjà des centaines de milliers d'euros ont été engloutis en frais d'études dans ce dossier.

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