Dans les colonnes de Nice-Matin du 14 décembre dernier, le Maire de Mouans-Sartoux dresse un bilan à mi-mandat des orientations municipales. Si cela a tout d’un exercice de communication bien maîtrisé, il n’empêche qu’à longueur d’interview les « précautions oratoires » font écho à une certaine frilosité…
Et notamment sur ce qui nous oppose… Depuis la désignation de Pierre Aschieri par le Conseil municipal pour succéder à son père, en passant par l'urbanisation à marche forcée de la commune, ou même l’embarrassant don d'un million d'euros du Qatar, grand absent de cet entretien.
Pierre Aschieri s'installe dans le fauteuil de son père seulement un an après l'élection municipale d'un mandat qui en compte six
Dès l’instant où j’entame l’écriture de ces lignes, j’ai naturellement une pensée respectueuse à l’endroit d’André Aschieri et de ses proches face à l'adversité que peut constituer la maladie. Des moments douloureux dont chacun d’entre nous peut mesurer en conscience l’épreuve qu’ils représentent.
Deux ans et demi se sont écoulés depuis, et l’actuel Maire de Mouans-Sartoux nous livre un récit édulcoré de l’histoire, avec de nombreux angles morts.
En réalité, nous sommes début mai 2015, seulement un an après l’élection municipale, lorsque survient la démission d’André Aschieri. À ce moment-là, ses colistiers réprimant pour un temps les voix dissonantes qui s’expriment au sein du groupe majoritaire vont commettre une erreur lourde de sens…
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Celle de priver les électeurs de se prononcer librement sur le choix de celle ou celui qui devait alors conduire aux destinées communales les cinq prochaines années, en « désignant » Pierre Aschieri pour succéder à son père lors d’un conclave à trente – dans une commune qui compte plus de 10.000 habitants – plutôt que d’accepter un retour aux urnes comme nous l’avions réclamé en appelant à la démission collective du Conseil municipal.
Un déni de démocratie… Légal certes, mais preuve qu’en politique on peut avoir juridiquement raison et moralement tort.
Pierre Aschieri : « Le destin de Mouans-Sartoux était de devenir une cité dortoir »
C’est exact, et André Aschieri avait justement été élu il y a 40 ans parce qu’il s’était résolument opposé à ce que cette immense « cité dortoir » voit le jour à Mouans-Sartoux. Pourtant, c’est ce qui est en train de se produire aujourd'hui sous nos yeux et Pierre Aschieri laisse faire… Incompréhensible ! Car s’il y a un sujet qui préoccupe à juste titre tous les Mouansois, c’est bien l’urbanisation galopante qui s’opère ces dernières années à Mouans-Sartoux au détriment de la qualité de vie des habitants.
D’opération immobilière en opération immobilière, en quatre ans seulement, ce sont près de 600 nouveaux logements qui auront vu le jour sous nos yeux. Une perspective qui a d’autant plus de mal à passer qu’au fil des évolutions successives du Plan Local d'Urbanisme, les « servitudes de mixité sociale » occupent de plus en plus d’espace, alors que la réglementation à l’encontre de l’habitat pavillonnaire à la périphérie du centre-ville se veut toujours plus restrictive.
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Parent pauvre du logement social, plus mauvais élève du département des Alpes-Maritimes il y a seulement quelques années en arrière, construire des logements pour actifs était devenu une absolue nécessité, mais fallait-il le faire dans de telles proportions au point de dénaturer l’esprit de Ville – Village propre à Mouans-Sartoux et si cher à ses habitants ?
Manque de transparence autour du don d’un million d’euros à la commune par l’ex-Émir du Qatar
Grand absent de cet « entretien à mi-mandat », le nouveau don – cette fois d’un million d’euros – versé par la famille royale du Qatar à la commune pour « financer des projets dans le domaine de l’alimentation durable et de l’Éducation ».
Que les enfants mangent BIO dans les cantines scolaires c’est une formidable réussite que personne démentira. Là n’est pas le débat.
En revanche, notre Groupe avait dénoncé à l’époque l’acceptation par le Maire d’un million d’euros en provenance de Doha comme contraire à notre indépendance et nos valeurs républicaines, jugeant qu’en France, nous n’avions pas à accepter que des fonds étrangers financent l’École ou même ce qu’il y aurait demain dans les assiettes des enfants à la cantine.
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Cette même vigilance qui nous amènera à constater quelques mois plus tard, au moment de voter le Compte Administratif 2016, que cette manne financière ne servirait pas dans le futur « à rénover une vieille bâtisse située sur les terrains agricoles de la ferme municipale » comme le Maire avait pu le déclarer aux journalistes face à l’emballement médiatique qu’avait suscité sa décision à l’époque…
Non, en fait elle avait déjà été utilisée pour sortir de l’impasse budgétaire et ramener provisoirement à l’équilibre une situation comptable au bord du déficit.
Ni plus, ni moins…